Électrification des transports : un ralentissement des investissements qui pourrait nuire à l’atteinte des objectifs environnementaux du gouvernement québécois

Publié le 12 mars 2024 Communiqué

BUDGET 2024-2025 DU GOUVERNEMENT DU QUÉBEC 

Montréal, le 12 mars 2024  — Propulsion Québec, la grappe des transports électriques et intelligents (TEI), prend acte du budget du Québec déposé aujourd’hui par le ministre des Finances, M. Éric Girard, et appuie le choix du gouvernement du Québec de prioriser l’éducation et la formation afin de pallier la rareté de la main-d’œuvre dans plusieurs secteurs.  Nous regrettons cependant que la lutte aux changements climatiques ne figure pas parmi les grandes priorités du budget. Étant donné la contribution significative des transports terrestres électriques dans la réduction des émissions des GES, des investissements ciblés favorisant le développement et la croissance de cette industrie étaient attendus. Il en va de même pour des mesures d’aide à la transition vers les véhicules zéro émission. 

«  Nous aurions souhaité que l’industrie des transports électriques et intelligents (TEI) figure parmi les secteurs stratégiques et prioritaires. Celle-ci a démontré son dynamisme pour proposer et développer des solutions concrètes visant à atteindre les objectifs environnementaux fixés par le gouvernement. Le transport est responsable de plus de 40% des émissions de gaz à effet de serre. Il est essentiel d’accélérer sa décarbonation en soutenant son électrification et les transports collectifs.  », affirme Mme Michelle LLambias Meunier, Présidente-directrice générale de Propulsion Québec. 

Des attentes non rencontrées

Programmes incitatifs : « La grappe espérait que l’incertitude liée au renouvellement des programmes incitatifs à la transition, notamment le Programme Écocamionnage et le Programme d’électrification du transport scolaire qui viennent à échéance prochainement, soit levée avec le présent budget.  Nous jugeons important que ces programmes, qui donnent une prévisibilité essentielle aux manufacturiers québécois, soient prolongés rapidement afin d’éviter une période de flottement », ajoute Mme LLambias-Meunier.

Réduction du programme Roulez vert : Propulsion Québec est déçue de la diminution graduelle des rabais offerts à compter du 1er janvier 2025 et la fin du programme à partir de 2027. Nous estimons primordial que les sommes soient réinvesties pour les véhicules moyens et lourds – destinés au transport collectif et de marchandises – ainsi qu’au déploiement d’un réseau d’infrastructures de recharge adapté à tous les véhicules. 

Absence de mesure visant à améliorer l’accès au capital des entreprises des TEI : la grappe aurait souhaité un soutien spécifique destiné aux entreprises du secteur des TEI pour assurer leur compétitivité devant la concurrence mondiale. Le financement est l’un des principaux enjeux freinant le développement des entreprises québécoises, en particulier pour les phases critiques de démarrage et de croissance. 

Importance de miser sur le transfert modal vers le transport collectif

Propulsion Québec est satisfaite de constater la somme additionnelle de 672,9 M$ qui est allouée à l’amélioration de la mobilité et à l’électrification du transport collectif. Elle rappelle toutefois l’importance de mieux soutenir le transport collectif afin de garantir le maintien des actifs pour que l’offre de service rencontre la demande réelle des usagers. Ce critère est essentiel pour garantir le transfert de l’auto solo vers les transports collectifs. 

Quelques autres mesures positives et des clarifications attendues auprès de différents ministères

Propulsion Québec tient néanmoins à saluer certaines mesures de financement sur 5 ans :

  • 26 millions pour favoriser la diplomation pour la transition énergétique et d’autres domaines prioritaires, notamment la filière des batteries ;
  • La recapitalisation du fonds Capital ressources naturelles et énergie afin de soutenir des projets d’investissement structurants, en appui à la Stratégie québécoise de développement de la filière batterie et au Plan québécois pour la valorisation des minéraux critiques et stratégiques 2020-2025 ;
  • 203,6 millions de dollars pour favoriser l’adoption de nouvelles technologies et la recherche ;
  • 125 millions pour mettre en place des laboratoires industriels au sein des zones d’innovation ; 
  • 15 millions pour appuyer l’intégration des technologies émergentes ;
  • 370 millions de dollars pour favoriser la réussite et la rétention des étudiants universitaires ; 
  • 43 millions de dollars pour soutenir l’offre de formation dans des domaines prioritaires et la transformation numérique ;
  • 400 millions pour favoriser l’intégration économique et sociale des personnes immigrantes.

Tout comme pour la filière batterie, Propulsion Québec s’attend à ce que les TEI, de manière plus large, figurent parmi les secteurs stratégiques prioritaires et puissent bénéficier des mesures mentionnées ci-haut en matière de formation, recherche, main-d’œuvre et d’adoption de nouvelles technologies. 

En attente de la mise à jour du plan de mise en œuvre du Plan pour une économie verte 2030

Bien qu’aucune somme additionnelle ne soit prévue pour le Plan pour une économie verte 2030, nous espérons que la mise à jour comporte des mesures visant les véhicules zéro émissions moyens et lourds et le déploiement d’infrastructures de recharge adaptée à ces types de véhicules.

 « Devant l’enjeu climatique actuel, nous devons déployer plus d’efforts pour développer une chaîne de valeur complète, résiliente et locale qui tend vers un objectif de mobilité durable », conclut Mme LLambias-Meunier. 

À propos de Propulsion Québec

La grappe des transports électriques et intelligents du Québec mobilise tous les acteurs de la filière autour de projets concertés ayant pour objectif de positionner le Québec parmi les leaders du développement et de l’implantation des modes de transport terrestre favorisant les transports électriques et intelligents. Créé en 2017, Propulsion Québec compte aujourd’hui plus de 260 membres de différents secteurs et déploie ses ressources selon sept chantiers distincts visant à développer et soutenir des projets innovants. La grappe bénéficie de l’appui financier du gouvernement du Québec, du gouvernement du Canada, de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), la ville de Québec, du Mouvement Desjardins, de Fasken, d’Hydro-Québec, de Québecor et de la CDPQ.

Pour plus d’informations :

Claire Maynadier

Directrice, communications et relations publiques