Des acteurs clés de la décarbonation du transport moyen et lourd pressent Québec de réactiver Écocamionnage
Montréal, le 12 novembre 2025 — Propulsion Québec, l’Association du camionnage du Québec et des entreprises du secteur du transport de marchandises et de livraison demandent au gouvernement du Québec de relancer, sans délai, le programme Écocamionnage, suspendu depuis plus d’un an. Cette pause prolongée entraîne des conséquences majeures, notamment des investissements retardés et un ralentissement de la décarbonation des transports au Québec, dans un contexte économique et géopolitique marqué par de fortes turbulences.
« Les effets de la suspension du programme Écocamionnage sont perceptibles sur le terrain : baisse de camions électriques achetés par les transporteurs, projets reportés et, concrètement, moins de véhicules zéro-émission sur les routes du Québec. Le secteur du transport lourd représente près de 30 % des émissions du secteur des transports au Québec. Or, comme la demande de transport et la quantité de marchandises à déplacer augmentent année après année, les émissions globales demeurent à la hausse, malgré les efforts accrus des transporteurs. Le Québec ne peut se permettre de ralentir maintenant. La relance du programme Écocamionnage représente un geste de soutien ambitieux et durable pour la décarbonation », affirme Alexis Laprés-Paradis, PDG par intérim de Propulsion Québec.
Un levier essentiel pour la compétitivité et la décarbonation des entreprises
Le Québec a démontré un leadership exemplaire en électrification des transports au cours des dernières années. Il peut compter sur des transporteurs de marchandises résolument engagés dans la décarbonation qui ont investi massivement dans des infrastructures de recharge aujourd’hui sous-utilisées. Mais sans incitatif clair et prévisible, le Québec risque de perdre les bénéfices des investissements déjà consentis en plus d’affaiblir son statut de chef de file en électrification des transports.
La suspension du programme fragilise non seulement les flottes de véhicules, mais aussi tout l’écosystème québécois, des fabricants aux fournisseurs de bornes en passant les fournisseurs de composantes stratégiques. Ce programme constitue également une réponse au contexte actuel en offrant des occasions d’affaires locales aux fabricants, concessionnaires et à l’industrie de la recharge.
« Les récentes annonces entourant la réforme du Fonds d’électrification et de changements climatiques (FÉCC) accentuent les inquiétudes quant à la continuité des programmes d’électrification. Le Québec a tout pour réussir : un écosystème industriel solide, des entreprises innovantes, de l’énergie renouvelable et une volonté partagée d’accélérer la décarbonation. Il faut maintenant consolider les acquis, rentabiliser les efforts déjà réalisés et poursuivre la construction d’une véritable chaîne de valeur québécoise dans l’électrification du transport de marchandises et de livraison, » ajoute Alexis Laprés-Paradis, Président-directeur général par intérim, Propulsion Québec.
« L’arrêt sans préavis du Programme Écocamionnage, il y a un an déjà, avait suscité une véritable incompréhension du côté de nos transporteurs, contraints de suspendre leurs investissements dans la décarbonation de leurs activités. Depuis, aucune nouvelle. L’enveloppe de 415 millions de dollars, annoncée par le gouvernement du Québec dans son Plan de mise en œuvre du Plan pour une économie verte 2025-2030, semble avoir été reléguée au second plan tandis que nos entreprises, qui continuent d’accroître leurs performances énergétiques, réclament le soutien qu’elles méritent pour renouveler leur parc de véhicules et poursuivre leurs activités essentielles, », conclut Marc Cadieux, président-directeur général, Association du camionnage du Québec.
Témoignages d’acteurs de l’industrie
« L’arrêt d’Écocamionnage a freiné net le déploiement de notre flotte électrique, mis sur pause plusieurs millions de dollars d’investissements et installé un réel climat d’incertitude dans l’industrie. Il nous a même forcés à acheter des camions lourds à essence, alors que notre planification prévoyait des modèles électriques. Après des mois d’attente, il est urgent d’obtenir clarté et visibilité, et de maintenir des programmes de soutien à la transition énergétique, comme Écocamionnage, pour que les efforts du secteur privé portent pleinement leurs fruits — pour l’économie, le climat et les générations à venir. Nationex reste déterminée : le Québec a une longueur d’avance, gardons-la. » — Clément Sabourin, administrateur de Propulsion Québec et directeur du Développement durable et des Projets spéciaux, Nationex.
« Le programme Écocamionnage est un levier essentiel pour accélérer la décarbonation du transport, non seulement dans le dernier kilomètre, plus visible pour le consommateur, mais aussi dans le premier et le kilomètre du milieu, souvent moins visibles, mais tout aussi cruciaux. Pour Intelcom, chacun de nos partenaires qui électrifie ses opérations grâce à ce programme contribue à bâtir un réseau de livraison du commerce en ligne plus propre. La relance d’Écocamionnage est indispensable pour soutenir ces efforts et permettre à l’ensemble de la chaîne logistique de poursuivre sa transition vers le zéro émission. » — Sarah Houde, vice-présidente, Réseau de partenaires de livraison, Optimisation des routes et Développement durable mondial, Intelcom.
« Le programme Écocamionnage a connu une pause trop longue. Il est temps de relancer les actions pour la décarbonation du transport et d’assurer un déploiement clair et prévisible pour les opérateurs. Notre engagement dans la décarbonation de notre flotte est sérieux : nous avons déjà investi des sommes importantes dans l’installation d’une cinquantaine de bornes de recharge au Québec et fait l’acquisition de plusieurs camions électriques. Nous y croyons. Cependant, il est devenu impossible pour nous de planifier et de prendre des décisions financières éclairées sans connaître l’état actuel du programme ÉcoCamionnage. » — Mélanie Camara, directrice de l’environnement et du développement durable, GLS Canada.
« La relance du programme Écocamionnage est essentielle pour permettre le démarrage de l’assemblage de camions électriques Peterbilt à l’usine PACCAR de Sainte-Thérèse. Ce programme soutient directement l’adoption de technologies zéro émission dans le transport de marchandises, tout en favorisant l’innovation manufacturière locale et la création d’emplois durables au Québec. Plusieurs flottes attendent son retour pour concrétiser leurs achats de camions électriques produits ici, au Québec. » — Martin Blanchet, directeur des ventes nationales, Énergies alternatives, Peterbilt du Canada.
« Le manque de prévisibilité freine nos investissements et compromet la transition énergétique. Aujourd’hui, nous disposons d’un inventaire de véhicules zéro émission qui devrait déjà circuler sur nos routes et contribuer à la décarbonation. La suspension du programme Écocamionnage exerce une pression considérable sur nos équipes, nos clients et nos partenaires, et ralentit l’élan souhaité par l’industrie. Nos employés portent cette transition avec conviction, et le Québec doit maintenir le cap sur ses objectifs de réduction des émissions tout en soutenant sa croissance économique. C’est maintenant que le gouvernement doit faire preuve d’un véritable leadership, malgré les vents contraires, pour assurer la réussite de la transition énergétique. » — Maxime Boyer, président, Globocam.
Les entreprises AttriX, Emballages Carrousel, Location Brossard inc. et Simard appuie également ces demandes.